Briser les barrières : L'autonomisation des femmes rurales agripreneurs à Madagascar
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Madagascar: Alors que Madagascar continue de faire face à des défis en matière de sécurité alimentaire et de développement agricole, le parcours d'une femme est un exemple d'autonomisation, de transformation et de résilience. Vololona Ravelonjatovo, maître formatrice à la Farmer Business School (FBS), est non seulement en train de remodeler l'avenir de l'agro-industrie à Madagascar, mais aussi d'ouvrir la voie à un plus grand nombre de femmes pour qu'elles assument des rôles de leadership dans le secteur agricole.
Une passion pour le changement
Son parcours en tant que maître formateur a commencé en 2019, lorsqu'elle a vu un appel à manifestation d'intérêt de FBS. Forte d'une dizaine d'années d'expérience dans la formation rurale et en tant qu'ancienne formatrice au WWF, Vololona n'était pas étrangère aux défis du développement agricole. Pourtant, l'approche de FBS l'a intriguée, car elle offrait une occasion unique de changer la façon dont les agriculteurs gèrent leurs exploitations. “L'approche FBS s'est avérée particulièrement intéressante pour moi”, dit-elle, “car elle ne se concentre pas seulement sur les compétences pratiques, mais apporte également un changement fondamental dans la gestion des exploitations agricoles, ce qui est vital pour les agriculteurs de Madagascar”. Grâce au FBS, Vololona a formé plus de 500 agriculteurs à travers Madagascar, leur donnant les outils et les connaissances nécessaires pour améliorer leurs pratiques agricoles.
Surmonter les barrières ethniques et de genreLe parcours de Vololona en tant que formatrice n'a pas été sans difficultés. Au début de sa carrière, elle s'est heurtée à une forte résistance, en particulier de la part des participants masculins dans les zones rurales où les stéréotypes liés au genre et à l'ethnie sont très répandus. Une expérience particulièrement difficile s'est déroulée dans la région d'Anosy, située à l'extrême sud de Madagascar, où les femmes sont souvent considérées comme inférieures. Lorsque Vololona est arrivée pour la formation, les participants ont d'abord été sceptiques quant à sa capacité à diriger, non seulement parce qu'elle était une femme, mais aussi en raison de son origine ethnique. “Au début, ils m'ont rejetée. Ils me considéraient comme une étrangère”, se souvient-elle.
Malgré les difficultés, Mme Vololona a réussi à vaincre la résistance, prouvant que ses connaissances et son approche pouvaient transcender les frontières culturelles. Cette expérience a marqué un tournant, renforçant sa conviction que l'éducation a le pouvoir de vaincre les préjugés. “À la fin de la formation, même les participants les plus sceptiques s'engageaient et apprenaient”, dit-elle.
Fierté et progrès
L'un des temps forts de la carrière de Mme Vololona a été sa participation à la mise à jour des brochures de formation FBS, une étape qui a consolidé sa place dans le réseau des maîtres formateurs. “Savoir que ces supports de formation toucheront des milliers de personnes est incroyablement gratifiant”, confie Vololona.
En tant que formatrice ayant atteint le niveau de maître formateur, l'impact de Vololona s'étend au-delà des agriculteurs qu'elle forme. Elle a inspiré une nouvelle génération de formateurs, dont beaucoup la considèrent comme un modèle. “J'ai reçu des commentaires de nombreux formateurs qui m'ont dit que mon histoire les avait incités à dépasser leurs propres limites”, dit-elle. “Il ne s'agit pas seulement de gagner des titres, mais aussi de s'améliorer constamment, d'apprendre et d'être la meilleure version de soi-même”.
Défendre l'égalité entre les hommes et les femmes
Tout au long de sa carrière, Mme Vololona s'est efforcée d'intégrer l'égalité des sexes et l'inclusion dans son travail. Elle estime que le secteur agricole est plus productif et plus efficace lorsque les femmes ont la possibilité de diriger. “J'ai toujours insisté sur le fait que le sexe et le genre ne sont pas des critères importants pour devenir maître formateur. Ce qui compte, ce sont les connaissances et la capacité à inspirer les autres”, explique-t-elle.
Ses efforts ont eu un impact notable, en particulier sur les stagiaires masculins, qui ont commencé à reconnaître la valeur des femmes dans l'agro-industrie. En intégrant l'égalité des sexes dans sa formation, Vololona ne change pas seulement la façon dont les gens cultivent leurs terres, mais remet également en question des normes sexospécifiques établies de longue date dans les communautés rurales.
Un message aux jeunes femmes
Le parcours de Vololona témoigne du fait que les femmes peuvent exceller dans l'agro-industrie, même dans des environnements où les attentes sociétales limitent souvent leur potentiel. “Je dis toujours aux jeunes femmes que la maternité ne doit pas ralentir leurs objectifs”, dit-elle. “À Madagascar, de nombreuses femmes cessent toute activité lorsqu'elles sont enceintes ou qu'elles allaitent. Je veux qu'elles sachent qu'elles peuvent réaliser leurs rêves tout en conciliant leurs responsabilités familiales”.